"Il n'est pas vrai qu'il faut une équipe très bien formée pour faire marcher le système Buk-M1 et tirer sur un avion de ligne. Au contraire, si cette équipe était expérimentée, l'avion aurait continué son vol",
explique le site polonais Defence24.pl, spécialisé dans les questions d'armements, à propos du lanceur qui a servi à abattre le Boeing malaisien.
"Avec ce genre de matériel, on emploie en général deux procédures : une technique et l'autre opérationnelle. La première est un mode d'emploi, pas par pas, bouton par bouton, détaille le site d'information.
Malheureusement, aujourd'hui, quiconque qui sait faire démarrer un ordinateur est capable de faire marcher un lanceur de missiles rien qu'en suivant les procédures."
"Le système Buk-M1 est un peu comme un fusil : un sniper peut s'en servir aussi bien qu'un "analphabète" en matière de tir, il suffit de lui montrer par quel trou il faut viser", poursuit Defense24. "Des procédures opérationnelles demandent beaucoup plus de connaissances et plus d'entrainement. On les applique périodiquement et un opérateur expérimenté sait parfaitement que tirer sur un objet non identifié signifie la destruction de son propre avion ou d'un avion neutre, civil, par exemple. Le problème avec les 'séparatistes' est qu'ils n'ont eu aucune intention d'appliquer les procédures opérationnelles."
"Sans être formés et sans expérience, ils ne pouvaient que manipuler le système, peut-être incomplet, de manière "grossière", en tirant sur tout ce qui bougeait, pensant que tout avion devait faire partie de l'armée ukrainienne", explique Defense24. "Un chefaillon cosaque, dont la conversation téléphonique a été interceptée par les forces spéciales ukrainiennes, semble ne pas comprendre ce qu'est le trafic aérien : "Ça veut dire qu'ils transportaient des espions... Pourquoi ces <bip> se fourrent ici ? C'est la guerre, putain"", rappelle Defence24.
http://www.courrierinternational.com/article/2014/07/18/mh-17-tout-sur-buk-m1-l-arme-du-crime