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Un crocodile rendu responsable du crash de l'avion de Filair
Le 22 Oct 2010 à 16:23 par Rédacteur Crash
Bandundu (République Démocratique du Congo) - Disons-le clairement, mais sur la foi d'un article totalement inepte et de preuves toutes aussi inexistantes que les photos du dahut ou du monstre du Loch Ness, c'est l'ensemble de la presse nationale et internationale qui se répand en sottises pour expliquer l'accident aérien de l'appareil de la compagnie aérienne congolaise Filair qui a eu lieu le 25 Aout dernier. Il aura fallu attendre deux mois et la parution d'un article sur le site internet de Jeune Afrique pour que les spéculations les plus ridicules sur la présence d'un crocodile de plusieurs mètres de long dans l'appareil voient le jour et lui attribue la responsabilité de la chute de l'avion, après que les passagers se soient précipités vers le cockpit afin d'échapper au terrible animal, alourdissant tellement l'avant du fuselage que les pilotes n'auraient pu contrôler le vol et se seraient écrasés.
Les organes de presse qui véhiculent cette histoire semblent oublier que l'article se base sur un témoignage téléphonique d'une personne qui n'a pas été réellement identifiée, que le seul survivant de l'accident n'a jamais parlé de crocodile, se souvenant juste de n'avoir vu personne aller dans le cockpit et d'avoir été surpris de sentir l'avion tourbillonner avant de s'écraser. Que personne, même au sol, ne prétend avoir vu de crocodile, encore moins en avoir tué un comme il est dit dans plusieurs médias. D'ailleurs, parmi toutes les photos que l'on a pu trouver sur cette histoire, aucune ne montre le moins du monde un animal dans les débris, alors que l'on y distingue clairement les corps meurtris de certaines victimes.

La première cause évoquée aurait été celle de la panne sèche mais sur quelques vidéos de l'accident, on voit des personnes dans la fouile siphonner les réservoirs de l'appareil avant de décamper. La seconde, que le pilote, le propriétaire lui-même, Danny Philemotte, aurait laissé les commandes en phase d'atterrissage à son jeune co-pilote afin de répondre ou de passer un appel téléphonique. Le co-pilote, n'ayant qu'un faible nombre d'heures aurait alors laissé filé la vitesse en dessous du minimum et l'avion aurait décroché à très basse altitude rendant le crash presque inévitable. Si l'on regarde l'épave, les hélices tournaient encore au moment de l'impact, elles ne sont pas en drapeau et les débris sont éparpillés sur un tout petit périmètre d'une trentaine de mètres, rendant tout à fait plausible cette version.