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Et si pour améliorer la sécurité, on enlevait les pilotes ?
Le 17 Apr 2015 à 11:08 par Rédacteur Crash
Paris (France) - Enlever les pilotes des avions ? Cette idée, qui n'est pas nouvelle puisque l'on en parle depuis au moins 20 ans, va très certainement un jour devenir une réalité et de plus en plus d'organisations commencent à s'intéresser à ce qui permettrait - peut-être - d'en finir avec les accidents d'avions, du moins, avec certitude, sauf si c'est le pilote aux commandes qui veut en finir avec la vie.
Après les compagnies aériennes qui pensent déjà à l'avion avec un seul pilote puis maintenant le chef de l'agence de contrôle aérien allemand qui demande l'étude d'un système permettant de prendre la main, depuis le sol sur tout avion passant dans son espace aérien, c'est le public qui commence à penser que l'absence de pilotes, si elle est techniquement déjà quasiment possible, pourrait humainement de le devenir. Les seuls qui sont résolument contre, et ce ne sera une surprise pour personne, ce sont les pilotes. Tous comme les liftiers d'ascenseurs lorsqu'il a été question de les supprimer et qui avaient à l'époque promis que les accidents d'ascenseurs automatisés allaient tuer des milliers de personnes par jour, tout comme les conducteurs de trams ou de métro qui menaçaient l'espèce humaine de disparition tant les catastrophes seraient nombreuses et mortelles, et ceci sans parler des voitures qui commencent à se conduire seules alors que certains annoncent déjà des carambolages monstres sur nos autoroutes.

Pourtant, il existe déjà des engins volants sans pilotes que l'on appelle des drones. Les plus perfectionnés servent dans les forces armées et les pilotes se lèvent le matin, au fin fond d'un bled de l'Arizona, viennent dans le centre de contrôle, pilotent le drone et vont bombarder ou surveiller une zone située quelque part à l'autre bout de la planète avant de rentrer chez eux, le soir, promener le chien et aller chercher les enfants à l'école. Certes, il n'y a pas de passagers dans ces engins volant et c'est ce qui bloque encore le développement de drones civils de transport de passagers. Ces derniers apprécient de savoir que des pilotes à l'avant partagent leur destin et qu'en cas de problème avec l'avion, leurs pilotes auront à cœur de chercher à sauver leurs vies et celles de passagers par la même occasion. Sauf dans le cas de Germanwings évidemment. D'ailleurs, les premiers à avoir réfléchi très sérieusement à se passer de pilotes ou n'en mettre qu'un seul dans le cockpit sont les compagnies aériennes d'avions-cargo. Le chargement de fret ne s'inquiétera pas du nombre de pilotes ou de savoir si l'avion est partiellement commandé depuis le sol avec juste un pilote faisant la surveillance dans le poste de pilotage. Les perspectives d'économies sont terrifiantes. Moins de pilotes, de salaires, de décalages horaires, de frais d'hôtels et de retraites à payer et pourquoi pas des pilotes rémunérés pour trois yens et six sous, installés en Chine, dans un hangar miteux, pour faire le boulot.
Ce qui semble indiquer que ces solutions de piloter un avion de transport à distance sont si idéales est surtout parce que les pilotes ne semblent pas être aussi utiles pour sauver les passagers. Lors des crashs, sans parler de ceux provoqués par le pilote lui-même, et à l'exception de Chesley Sullenberger qui posa son Airbus sur l'Hudson River, la plupart des personnes que vous interrogez ne voient que deux stades pour un vol. Tout va bien et les pilotes n'ont rien fait de spécial ou c'est l'accident et de toutes façons, les pilotes n'ont rien pu faire de mieux que n'aurait fait un avion automatisé. Cette absence d'échelle de valeurs est la faute conjointe des compagnies aériennes, des pilotes eux-mêmes, des organismes de sécurité aérienne et des enquêteurs de ces mêmes organismes. Tous essayent de minimiser le moindre incident, même grave, voir même de le cacher le mieux possible, afin que personne, sauf eux-mêmes, ne soient au courant des problèmes, masquant du même coup la part, parfois prépondérante, que les pilotes ont prise pour ramener l'avion à bon port. Si les pilotes des prochaines générations ne veulent pas piloter à partir d'un fauteuil dans le sous-sol d'un bâtiment en banlieue ou laisser ultérieurement le travail à des chinois ou des indiens, peut-être serait-il temps pour eux de ne plus faire croire, par tous les moyens, que tout va toujours bien jusqu'à ce que l'on apprenne que cela va mal... quand il est alors trop tard.