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Larnaca (Ile de Chypre) - Le geste n'a rien d'anodin ni de foncièrement drôle mais il est quand même amusant de constater que même un événement dramatique comme un détournement d'avion avec prise d'otages peut parfois nous prêter à sourire tant les petites histoires au milieu de la grande histoire en dit long sur notre façon d'appréhender la vie.

Que répondre à Monsieur Ibrahim Samaha, qui avait été indiqué comme étant le pirate de l'air dans un premier communiqué de la compagnie aérienne, alors qu'il n'avait rien à voir avec l'incident. Il lui a fallu de longues minutes au téléphone, dans l'avion, quand sa femme l'a appelé pour lui demander pourquoi il avait fait ça, pour expliquer à son épouse, fortement remontée contre lui, qu'il n'y était pour rien. Et comment ne pas sourire à l'évocation de ce passager, très fatigué à l'embarquement à Alexandrie, qui s'est endormi au décollage et ne s'est réveillé que lorsque la plupart des otages ont été libérés et ont dû descendre de l'avion. Il a mis plusieurs minutes à comprendre pourquoi il se trouvait à Larnaca et pas au Caire où l'avion devait se rendre avant d'être détourné. Sans parler de cet autre passager, qui avait un poulet congelé dans ses bagages et que les autorités aéroportuaires lui ont confisqué pour le vol retour. Il s'est un peu énervé en demandant comment se faisait-il que l'on accepte un type avec une ceinture d'explosifs, même fausse, et qu'on lui refuse sa boite avec son poulet congelé.



Si le pirate de l'air a libéré tous les égyptiens, c'est qu'il n'a pas eu le choix. Il voulait libérer les femmes et les enfants mais plusieurs épouses ont commencé à refuser de quitter l'avion sans leurs maris. Lassé de les entendre récriminer, le pirate de l'air a fini par demander à tous les égyptiens de quitter l'avion. Passons sur l'épisode du selfie, déjà commenté dans toute la presse et attardons-nous sur cette hôtesse qui lui avait également prié de faire une photo avec elle. La réalité est que le commandant de bord avait demandé à son équipage de prendre une photo du pirate afin de l'envoyer aux services de police pour que l'on puisse identifier l'homme. Une des hôtesses, plutôt futée, a profité de la demande du passager pour également faire une photo du pirate avec elle-même puis l'envoyer ensuite à EgyptAir avec l'application SnapChat. Le dernier sourire sera pour ce passager, qui croyant sa dernière heure venue, a téléphoné depuis l'avion à sa femme afin de lui donner les coordonnées d'un compte en banque secret à son nom. Tout le monde a pu entendre, d'une part l'homme se faire enguirlander par son épouse, outrée qu'il ait pu lui cacher qu'il planquait de l'argent, d'autre part le numéro de compte et le mot de passe ainsi que la banque où était caché l'argent. Peut-être que ce compte est vide aujourd'hui ?